Les idées reçues sur la motivation des salariés : démêler le vrai du faux

La motivation des salariés est un enjeu majeur pour les entreprises. Pourtant, de nombreuses idées reçues circulent et biaisent notre compréhension des facteurs qui influencent réellement l’engagement et la satisfaction au travail. Dans cet article, nous allons passer en revue quelques-unes de ces idées reçues et tenter d’éclairer les lecteurs sur ce qui motive réellement les employés.

Idée reçue n°1 : L’argent est le principal levier de motivation

Il est souvent admis que l’argent est le principal facteur de motivation pour les salariés. Si une rémunération équitable et attractive est certes importante, il ne faut pas négliger d’autres facteurs tout aussi déterminants. Des études ont montré que la reconnaissance, les opportunités de développement professionnel, l’autonomie et les relations avec les collègues sont également essentielles à la motivation des employés. Selon une enquête menée par Glassdoor en 2017, les travailleurs accordent davantage d’importance à la culture d’entreprise qu’à leur salaire. La motivation intrinsèque, liée à l’intérêt pour le travail lui-même, est également un élément clé.

Idée reçue n°2 : Les employés sont motivés par la compétition

Certains managers pensent que mettre en place une compétition entre collègues peut booster la performance et la motivation des salariés. Si cela est vrai pour certaines personnes, qui sont naturellement compétitives, ce n’est pas le cas pour tous les employés. La compétition peut en effet engendrer du stress et des tensions entre collègues, nuisant ainsi à la cohésion de l’équipe et à la qualité du travail. Une étude de l’Université de Princeton a montré que la coopération est souvent plus bénéfique à la performance globale qu’une compétition exacerbée.

Idée reçue n°3 : Les salariés ont besoin d’être surveillés pour être performants

Certaines entreprises mettent en place des systèmes de surveillance et de contrôle stricts pour s’assurer que les employés travaillent efficacement. Or, ce type de management peut être contre-productif. Les salariés ont besoin d’autonomie et de confiance pour s’épanouir dans leur travail. Une étude réalisée par Gallup en 2016 révèle que les employés qui bénéficient d’un niveau élevé d’autonomie sont plus engagés et performants que ceux qui sont constamment surveillés.

Idée reçue n°4 : Les promotions et les récompenses sont les meilleures sources de motivation

Si les promotions et les récompenses peuvent effectivement motiver certains employés, elles ne sont pas une solution universelle. Pour certains salariés, ces éléments peuvent même être source de stress et de frustration s’ils ne correspondent pas à leurs aspirations professionnelles ou personnelles. Il est important que les managers prennent en compte les besoins spécifiques de chaque employé et mettent en place des mesures de motivation personnalisées, comme des formations, des projets passionnants ou des aménagements du temps de travail.

Idée reçue n°5 : Les salariés sont uniquement motivés par leurs intérêts personnels

Il est fréquent de penser que les employés ne sont motivés que par leur propre réussite et ne se soucient pas du succès de l’entreprise. Pourtant, une étude de Deloitte en 2016 montre que les salariés sont également sensibles à la mission et aux valeurs de leur entreprise. Ils souhaitent être fiers de leur travail et contribuer à un objectif plus large. Ainsi, communiquer sur la vision de l’entreprise et impliquer les employés dans la prise de décision peuvent être des leviers puissants pour renforcer leur motivation.

Idée reçue n°6 : La satisfaction au travail dépend uniquement du poste occupé

Enfin, il est courant d’entendre dire que la satisfaction au travail dépend uniquement du poste occupé et du secteur d’activité. Or, la qualité du management, l’environnement de travail, les relations avec les collègues et l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle jouent également un rôle crucial dans le bien-être des salariés. Selon une étude réalisée par l’Institut Great Place to Work en 2018, ces facteurs ont un impact significatif sur la satisfaction au travail et sur la performance globale des entreprises.

Au-delà des idées reçues, il est fondamental de prendre en compte la diversité des facteurs de motivation et de bien-être au travail, qui varient d’un individu à l’autre. Les entreprises doivent ainsi adapter leur politique de gestion des ressources humaines pour répondre aux attentes spécifiques de leurs salariés et favoriser un environnement propice à l’épanouissement professionnel.